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Badminton Belge Francophone Jeunes

Cher Edgard*,

Merci de ton intérêt pour la jeunesse du badminton dans la partie francophone de la Belgique. Je vais tenter de te répondre. Je dois te prévenir que ma présentation sera partielle, donc  incomplète et pas vraiment neutre.

Les compétitions jeunes :

Les tournois francophones jeunes, sauf exception, sont d’un faible niveau technique. Les tournois « de clubs » sont peu fréquentés par les meilleurs joueurs de Ligue ou de districts. Il n’existe pas de circuits francophones jeunes. Seuls des challenges existent pour U9, U11 & U13, les jeunes en sélection de Ligue ne peuvent concourir pour ces challenges,  ils n’y participent pas ou très peu. En théorie, les Challenges Burczyk, Neyns, Kaiser ne couronnent pas les meilleurs jeunes. Cette situation ne permet pas aux jeunes, à leurs parents, à leur formateur une réelle évaluation des acquis et des performances de leur poulain. Les tournois jeunes sont peu nombreux, mais malgré cela, régulièrement certains tournois sont annulés faute de participants. Les meilleurs jeunes ne savent pas se valoriser, il n’y a pas de culture du succès, pas récompense, seulement des frustrations.

La région Wallonie-Bruxelles représente environs 40% de la population. On sera en droit de penser que la Ligue Francophone belge de Badminton soit +/- au même niveau que Badminton Vlaanderen. Malheureusement, à bien des niveaux, la LFBB ne vaut pas plus qu’une province flamande. 

Exemples :

Le championnat francophone jeunes réunit un peu plus de 120 jeunes (U9, U11, U13 & U15). Les championnats provinciaux jeunes ont 100 jeunes CHACUNS, pour les mêmes catégories! Soit 120 contre 500… Le Yonex Youth Circuit comprend 5 tournois flamands (5 provinces) + 1 tournoi en Wallonie. Idem pour la Youth Cup.

Dans le circuit YYC, ou Y Cup, sauf quelques individualités (voir plus bas), les jeunes francophones sont souvent « un oiseau pour le chat ».

Les raisons :

Un des grands problèmes est la formation. A-t-on les meilleurs formateurs, les entraîneurs les mieux formés ? Lorsque je suis en tournoi, je vois souvent qu’on félicite la performance, le point gagné qu’importe le moyen. « Au royaume des aveugles, le borgne est roi ». La technique, la stratégie doivent être encouragée plutôt que la victoire à tous prix. Que vaut une victoire, si tu n’en apprends rien ? Les clubs manquent d’entraîneurs, un joueur classé fera souvent l’affaire. Quels seront les lignes directrices d’une école de jeunes ? Quels sont les objectifs ? Existe-t-il des seuils de compétence établis par une autorité, LFBB ou autres ?

Comment faire bien avec plus de 20 enfants devant soi ? La saturation des écoles de jeunes est un problème. Des groupes trop peuplés ne permettent pas un bon apprentissage. Cela devient de l’occupationnel, pas de la formation.

Enfin, au niveau de la « structure Ligue », le crédo depuis au moins 2 décennies est « l’individu ». L’objectif est clairement ressenti, la visée est mise sur un, parfois deux jeunes. La bonne étoile francophone fait que chaque génération produit son petit talent. La structure mise en place n’est pas la  pyramide mais la colonne, on y greffe quelques chandeliers pour embellir le tableau et se donner bonne conscience, ou donner le change à l’autorité subsidiante.

Les jeunes francophones ont du talent, ils ont la motivation et bien souvent leurs parents aussi. Il n’y a pas si longtemps j’ai  relaté ICI, le concept de la voie,  le chemin, il doit être clair et bien balisé. Je ne suis pas certain que nous sommes dans ce cas de figure du côté francophone.

*réponse à la question posée : http://masterbad.skynetblogs.be/archive/2012/07/03/une-question-pas-si-anodine.html