16/05/2007

Jean-Michel SAIVE – Philosophie d’un champion

Jean-Michel SAIVE :

«Je n’imagine pas ma vie sans objectif!»

Extrait de LA REVUE DE LA RÉGION WALLONNE : «Il ne faut pas savoir perdre, il faut vouloir gagner!»

SAIVE Jean-Michel
 
Le mental :

On ne présente plus Jean-Michel SAIVE, c’est un sportif combatif et hargneux au palmarès affolant. Volontaire et ultra professionnel, c’est aussi le frère aîné de Philippe et c’est surtout un homme simple, souriant, gentil et déterminé: «Il ne faut pas savoir perdre, il faut vouloir gagner! Garder l’envie et faire la bonne analyse pour pouvoir rebondir, c’est construire une longue carrière.»

 

La détermination :

Dialogue-Wallonie est allé à la rencontre, en plein entraînement, du champion de tennis de table, également classé au golf et au tennis et amoureux du sport en général. A 36 ans, installé dans le dernier quart de sa carrière, Jean-Michel SAIVE garde toujours la même intensité à l’entraînement. «Quand je m’entraîne, on ne me dérange pas, ça carbure sec! Le nombre d’heures ne compte pas, il faut être totalement impliqué dans ce qu’on fait, être pro!» «Je n’imagine pas ma vie sans objectif!». Toujours entre deux avions, partagé entre les tournois individuels, son club de La Villette ou l’équipe nationale, il aime se fixer des objectifs réguliers et rapprochés. «J’aimerais aller jusqu’aux jeux olympiques de Pékin en 2008, et après, je me vois bien faire un marathon…». Quand on parle de la famille, il précise: «A nos débuts et encore maintenant s’il le fallait, mes parents ont toujours été là pour nous soutenir, mais uniquement parce mon frère et moi, on en redemandait encore et encore et pas comme certains parents qui poussent leurs enfants à l’extrême dans un sport où eux-mêmes n’ont pas réussi à percer!».

 

La mentalité :

Et Jean-Michel de relater un souvenir d’il y a plus de 20 ans, avec la précision d’un horloger suisse: «J’avais 14 ans, je jouais en 2e division allemande à l’époque. Un samedi soir, j’ai joué en ligue européenne à Luxembourg-Ville avec une victoire finale par 5-2. Le lendemain, à partir de 10 heures, j’ai disputé un interclub à Dulmen en Allemagne, à 300 km de distance, où j’ai gagné tous mes matchs, et à 14 heures, j’étais inscrit à un tournoi à Eupen ou je n’ai perdu qu’en finale. J’ai voulu tout faire, par envie, par excitation personnelle, par challenge», dira-t-il avant d’ajouter: «quand je suis en vacances, je fais du sport 6 jours sur 7 avec parfois un jogging le soir, je vais même courir le 1er janvier de chaque année, j’aime m’entraîner un peu à la russe!»

 

Dans les années 90, les joueurs européens font alors partie du gratin mondial avec des joueurs comme Saive, Gatien, Persson, Waldner, Karlsson, Roskoff, Primorac, Kean ou Korbel. Aujourd’hui, seuls des jeunes comme Boll ou Maze parviennent à faire des résultats. Une explication pourrait avoir comme cause une certaine évolution de la société. «L’époque est aux internet, MP3, téléphonie mobile et playstation. C’est comme ça, faut vivre avec, mais quand je vois certains qui font entraînement avec le GSM sur le coin de la table de jeu, ça me rend malade!»

 

Les conditions d’entraînement – l’infrastructure : (pas bien différentes en badminton)

Pour pouvoir faire des résultats, il faut aussi pouvoir compter sur des infrastructures sportives de qualité, mais en Belgique, les salles de tennis de table n’ont plus évolué depuis plus de 25 ans. Alors qu’elles devraient être pourvues d’un revêtement adéquat, le «taraflex», 7 salles sur 10 en «super division belge» ont encore un sol en béton. «La culture sportive n’est pas assez développée en Wallonie », ajoute Jean-Mi. «Il y a quelques infrastructures existantes mais on attend d’abord des champions. Or sans structure convenable, pas de champion possible». A côté de la salle de La Villette Charleroi qui est la meilleure d’Europe pour s’entraîner, une salle similaire existe aussi au Sart-Tilman près de Liège et une autre verra bientôt le jour à Blegny, la salle de Jambes n’étant équipée que d’un simple parquet trop glissant.

 

La Wallonie :

Jean-Michel pose aussi un regard sur la Wallonie. «Nous sommes bien en Wallonie globalement par rapport à la planète, après avoir fait plus de 50 fois le tour du monde dans les tournois. Il n’y a pas de guerre, pas de catastrophe naturelle, pas de privation de liberté, une couverture sociale unique, mais les Wallons ne s’en rendent pas toujours compte».

 

«Je crois aussi que nous ne sommes pas assez combatifs, que nous avons toujours un petit complexe d’infériorité, on devrait plus parler de nous, être fiers de ce que nous sommes.»

 

Le champion donne aussi un avis intéressant, notamment sur le Plan Marshall. «Il faut faire bouger les choses et ce plan sera sans doute une bonne chose, mais de manière générale, que ce soit dans le sport, la culture, le cinéma, le domaine économique, on doit surtout mettre en valeur les choses qui fonctionnent bien, sans vouloir pour autant cacher ce qui va moins bien. Il faut aussi installer des bases à long terme, dans les structures, la formation des jeunes».

 

Jean-Mi demain :

Dans quelques années, Jean-Michel se verrait bien dans la peau d’un coach mais pas d’un entraîneur. «J’ai  beaucoup donné, j’aurai besoin de prendre un peu de distance, je ne pourrai plus être présent dans une salle de sport 7 jours sur 7. Par contre, accompagner une équipe quelques jours, apporter une petite touche personnelle, ou être présent dans une salle pendant que d’autres jouent, ça peut rassurer et avoir pour effet de booster les plus jeunes qui sentiront ma présence dans la tribune».

 

Extrait de Dialogue-Wallonie - Michaël MODOLO

12:59 Écrit par vincent hecquet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : varia |  Facebook |

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