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EUROPA CUP 05 – SAIVE un constat lucide

La prestation de Saive laisse quelques questions sur le badminton belge de division I.

Certaines phrases font mal comme celle de l’entraîneur d’Aix-en-Provence Pierre Manuguerra à l’issue du match contre Saive – Aix avait perdu la veille contre AS Mediterranea (Italie) : « L’équipe (Aix) était beaucoup plus mobilisée qu’hier, mais c’était également beaucoup plus facile, les Belges étaient à 10km du niveau des Italiens ! »

Le sport belge est en crise, le foot a tiré un cri d’alarme plus ou moins entendu. C’est le moins pour le sport le plus médiatique. Voici quelques questions à chaud auprès d’un acteur de terrain.

Masterbad : Devrait-on augmenter le nombre de joueurs en sélection Senior Lffb?

Robert Antoine : C'est certain, il faut plus de joueurs en sélection si on veut obtenir quelques champions. C'est en se tirant les uns les autres dans la bonne direction qu'on pourra atteindre un meilleur niveau, mais l'encadrement n'est pas facile à mettre en place vu les moyens financiers.

Masterbad : La LFBB consacre un gros effort financier sur seulement 2 têtes : Fred et David ( +Wouters) depuis que François a « arrêté », ta réaction ?

Robert Antoine : Ce sont les seuls joueurs à avoir un niveau suffisant pour participer aux grands rendez-vous européens, en tout cas actuellement.

Masterbad : Les juniors ne sont-ils pas trop tardivement mis dans le circuit ?

Robert Antoine : Certainement, ce n'est qu'en jouant contre plus fort qu'on progresse. Maintenant il faut aussi avoir le niveau pour arriver jusque là.

Masterbad : Comment font les Tchèques, ou les Italiens ?  As-tu pu parler avec eux ?

Robert Antoine : J'ai discuté avec les Français principalement. Ils ont des entraîneurs étrangers (payés par les clubs. Ils ont d'énormes subsides) qui prennent en charges l'entraînement de A à Z des joueurs. De plus, en général, les joueurs sont regroupés dans des centres de formations régionaux où ils résident durant la semaine en pratiquant un style de sport-étude mais beaucoup plus poussé au niveau du bad, dans des infrastructures extraordinaires comparées à la Belgique.

Pour les élites, ils sont professionnels et vivent du badminton ou du badminton + un petit boulot (souvent trouvé par le club).

En plus, ils arrivent à se payer les services de grands joueurs étrangers dans le sens où ils nationalisent ceux-ci puis ils participent aux interclubs, tournois et sélections nationales....

Et ça c'est un peu le revers de la médaille car ça fait indiscutablement progresser le niveau général mais les joueurs "étrangers" prennent les places en équipe nationale.....

Masterbad : As-tu entendu ou lu l’interview de Rainer Diehl sur le blog de Grâce, où il parle du rôle des clubs ? As-tu aussi un commentaire ? (Lien : http://masterbad.skynetblogs.be/?date=20050605&number=1&unit=months#1210462 )

Robert Antoine : Oui, j'ai entendu l'interview. Il a raison, les clubs sont là pour détecter les futurs grands joueurs. De fait, il faut un entraîneur qualifié pour faire progresser le niveau et c'est vrai que très peu de gens sont compétents pour arriver à amener un joueur dans le top européen voire mondial. Mais surtout, je pense qu'en Belgique, ce sport est méconnu, peu subventionné et (c'est général) il manque d'infrastructure....les politiciens ne se préoccupent pas assez du sport.

Masterbad : Enfonçons donc le clou ! Appelons nos politiques à s’intéresser à ce qui touche « les gens ». Combien de pages sont-elles consacrées au sport dans notre quotidien ? Combien pour l’art et la culture ?

Merci, Robert. J’espère que tes explications et l’enthousiasme intacte de l’équipe de Saive auront mieux fait comprendre l’expérience que Saive a eu la chance de vivre. Je souhaite de bonnes vacances à toute l’équipe et une bonne préparation pour la future saison.