11/05/2005

LE CRI - 2 - CONSTAT

Dominique LECLERE – LE CRI – 2 - Constat

 

Masterbad : 1. Le constat de départ :

De plus en plus, nos joueurs « sortent » à l’étranger. C’est un fait. C’est aussi un moteur, une motivation pour les jeunes qui arrivent. S’ils sont toujours partis en compétition à l’étranger, ils y vont plus souvent et l’internet permet de suivre leurs déplacements et résultats.

Le sport n’est pas très aidé en Belgique, c’est un fait depuis toujours. Faire bouger les choses à court ou moyen terme est pratiquement impossible, va demander leur avis à Robert VANDEWALLE, Marc WILMOT ou Alain COURTOIS, ils ont jeté l’éponge.

Pour ce qui concerne les talents, je ne crois pas avec jamais vu pareil pléthore chez les jeunes : Debbie JANSSENS, Jelske SNOECK, Els JANNE, Steffi ANNYS. As-tu vu le nombre de juniors en équipe nationale ? Sans compté les plus petits, Stefanie VAN WEL ou Nathan VERVAEKE.

 

Février 2005

 

ANALYSE ET PROPOSITIONS POUR LE DÉVELOPPEMENT ET L’AMÉLIORATION DE NOTRE STRUCTURE D’ENTRAÎNEMENT ET DE COMPÉTITION A LA L.F.B.B.


 

 

1.        CONSTAT DE DÉPART.

 

v       Le niveau de performance.

 

Les performances internationales de nos représentants seniors ou en catégories d’âge supérieures (U17 et U19) ne sont pas encourageantes pour l’avenir. Il suffit de se pencher sur les résultats actuels, fruits de 6 années de restructuration très importante à la LFBB : engagement d’un entraîneur étranger à temps plein, création du CFES, renfort d’un autre entraîneur à mi-temps, salle d’entraînement quasi permanente….

Prenons l’exemple du BBAC de Lokeren en janvier 2005 qui a attiré quelques joueurs de clubs étrangers limitrophes qui ne brillent pas sur la scène internationale. Nous ne trouvons aucun de nos représentants à partir des ¼ de finale si ce n’est Gert Poesen classé n° 3 à notre ranking national. Et pour cause, celui-ci n’a rencontré aucun joueur étranger avant ce stade. Pourtant 10 de nos 12 premiers classés au ranking national étaient présents dont David JACO (n°1), Yuhan TAN (n°2), Ralf Smet (n°4) et même Ruud KUIJTEN (n°11 et champion de Belgique). On peut multiplier les exemples à foison : Helvetia Cup ou Finlandia Cup ou Dutch Junior ou 4 Nations U17…Si nous ne faisons déjà pas le poids face à un joueur de club, qu’il soit Danois, Allemand, Français et même Luxembourgeois et à fortiori d’origine asiatique, que dire alors quand nos joueurs se retrouvent en face de sélections nationales ne fut-ce qu’européennes.

Seuls Yuhan TAN (18 ans en 2005) et sa jeune sœur Lianne (15 ans en 2005) semblent pour l’instant sortir du lot et leur jeune âge permet d’espérer un avenir prometteur pour eux seuls et non pour leur ligue respective. Il est inutile de préciser aux initiés comment ils procèdent pour obtenir ce résultat et pourtant on leur cherche déjà des poux dans la tonsure. Je crains maintenant pour Lianne en U17.

 

v       Une question de culture.

 

Ce constat est sans doute le résultat d’une culture nationale ou communautaire qui ne privilégie pas le sport. Cela se marque à tous les niveaux en Belgique sportive hormis le tennis, sport individuel par excellence et rémunérateur de surcroît. Même le football, autrefois fleuron de notre sport national, en fait les frais actuellement. Les jeunes formés dans leur club sont écartés plus tard par des joueurs formés à l’étranger et donc plus talentueux et, qui plus est, moins onéreux pour les finances des clubs.

Le tennis reste, en fait, le seul sport qui permet à un individu de se faire seul une place au soleil même en dehors de toute structure fédérale. Il « suffit » d’avoir les moyens de se payer un entraîneur, un terrain, un préparateur physique et mental et un coach. Ce n’est pas possible en badminton, sport amateur de nos jours.

Ainsi la famille belge donne avec raison la priorité à la formation scolaire, aux dépens de la formation sportive. Il est vrai qu’en Belgique, pour trouver une place dans la société, il est préférable d’élever le niveau d’études au maximum des possibilités de l’enfant. Le sport ne constitue pas ou alors rarement un facteur de promotion sociale pour toute une vie professionnelle.

Le budget consacré au sport dans notre communauté n’atteint pas 1 % et confirme ainsi le peu d’intérêt que lui accordent les pouvoirs publics. Ceux-ci ont d’autres priorités comme l’enseignement, l’aide à la jeunesse, la culture ou la recherche. Le cas Mawet est significatif. Il est le seul joueur à bénéficier d’un contrat à durée déterminée (6 mois), renouvelé ou non en fonction des résultats. Sa carrière sportive terminée, Frédéric Mawet n’aura aucune facilité pour trouver un emploi, par exemple dans la fonction publique où il a des compétences. Dans le cas éventuel où il s’y retrouverait, ses années sportives d’agent contractuel ne seront jamais valorisées dans une ancienneté pécuniaire et administrative.

 

La France procède d’une toute autre manière. Le sportif de haut niveau est engagé par une entreprise ou administration publique (Poste, Douane, Chemin de fer, Gendarmerie nationale…). Il peut alors s’adonner à son sport à temps plein avec une rémunération équivalente au grade qu’il exercerait en prestations réelles. Il retrouvera son emploi dans cette entreprise ou administration après sa carrière sportive.

 

On comprend alors le choix des parents belges ou du joueur lui-même de donner une priorité absolue aux études, seules garantes d’une vie professionnelle plus sûre, plus stable et plus rémunératrice.

 


14:26 Écrit par vincent hecquet | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Commentaires

remarque Remarque à Masterbad:

Je trouve ton constat assez naïf. En effet, depuis des années et des années, les Belges ont toujours eu des jeunes "talents", prometteurs au niveau international.

Seulement, pour toutes sortes de raisons, une grande partie de ces joueurs ne peuvent soutenir ce niveau international, voire arretent le badminton. Les exemplent ne manquent pas. De Shirley Joret à Evy Descamps, en passant par Elke Biesbrouck, Sophie Laguesse ou Jérémy Leclère, et même Nils Gosset, qui, en catégories - 13 et -15 (voire plus) étaient très prometteurs sur le plan international. Plus aucun de ces joueurs ne répond aujourd'hui à l'appel du top européen.

Ton constat est donc selon moi assez naïf, car il en a toujours été ainsi en Belgique, et personnellement, je ne vois pas pourquoi cela changerait...

Sans tomber dans le pessimisme, je ne vois pas pourquoi il n'en serait pas ainsi cette fois encore.

Écrit par : une remarque | 11/05/2005

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Débat
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Rappel: le 28 mai, Assemblée générale de la LFBB.

C'est peut-être le moment de lancer la discussion devant les représenatants de clubs affiliés et le conseil d'Administration.

Écrit par : P. Libois | 15/05/2005

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