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An SOENEN : « Anja WEBER manquera à la LFBB. »

Interpellé par la nouvelle inattendue d’Anja WEBER de ne pas renouveler son contrat d’entraîneur avec la LFBB, Masterbad a voulu interroger un autre jeune entraîneur actuellement en place en Belgique.

An SOENEN est un peu la Wonder Woman du Badminton en Flandres. An encadre les jeunes U17 et U19 dans les compétitions à travers l’Europe, aux entraînements avec eux, elle est au service des grands évènements organisés par la VBL, comme le Belgian International. Elle est aussi fondatrice du European Badminton Youth Network (http://www.ebyn.org/ ). Bref, elle est un peu le « couteau Suisse » de la VBL, je préfère l’appeler Badwoman. 

Masterbad :

Bonjour An, je suppose que l’annonce du retrait d’Anja WEBER n’est pas une surprise pour toi, mais quel est ton sentiment par rapport à sa décision de stopper ? Penses-tu qu’elle a fait le bon choix ?

Et surtout, y a-t-il à ton avis une difficulté « existentielle » pour un ou une jeune entraîneur à tenir la distance ? Chez nous (LFBB), Vincent Vanderhaegen n’est resté que 2 ans et Anja WEBER part après seulement 10 mois !

An Soenen :

Salut Vincent,

En ce qui concerne la démission d Anja, je crois que c’est clair que c’est une perte pour la LFBB et son développement.

Avec Anja, la LFBB avait un entraîneur pour les jeunes à 100%, les jeunes étaient suivis sur différents niveaux pour les mener à un niveau plus haut dans le sport. En plus, les joueurs lui faisaient confiance ce qui est bien important si on doit travailler ensemble. Son « savoir-faire » manquera à la LFBB.  Espérons que les joueurs ne seront pas dans une période vide après son départ, qu’il y aura déjà un autre entraîneur ou que des possibilités avec Sofus seront trouvées pour combler le trou.

Je suis sure que pour Anja son milieu social, ses copains, sa maison et tous manquaient, comme tu l’as déjà dit, c’est une existence dure avec beaucoup de sacrifices personnels. Trouver l’équilibre n‘est pas facile. Surtout quand on est en plus dans un autre pays, ça doit être dur. Les tournois, ça marche encore, il y a toujours des trucs à faire, même boire une bière avec des collègues le soir, ce sont toujours des soirées agréables, mais quand on est dans un appartement toute seule après des jours avec plein de monde, l’adaptation n est pas toujours facile.

Je lui souhaite une bonne continuation en Allemagne et espère qu’on puisse maintenir le contact pour faire peut-être des échanges pour le bénéfice des joueurs.

Pour les jeunes, avoir un entraîneur qui est encore compétiteur, ou qui vient juste de terminer sa carrière sportive est une excellente sensation. Le jeu qu’il pratique encore est le niveau que le jeune veut approcher ou qu’il côtoie. L’entraîneur dit : dans telle ou telle circonstance, « je fais ou nous faisons ceci ou cela»; l’impact est bien meilleur que : « tu dois faire ceci ou cela », comme le dira un entraîneur plus âgé. Le mimétisme est encore quelque chose de réel pour le jeune. Au niveau senior, cela a beaucoup moins d’importance, chacun apporte déjà sa propre expérience, elles sont conjuguées pour faire un pas vers l’avant. La technique est normalement acquise, l’accent est plus mis sur l’aspect entraînement physique, gestion physique et tactique des rencontres, de la saison ou encore le côté psychologique.

 

merci à Peter Beyen pour les photos.