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Le Badminton & l’Argent

A l’heure des choix pour l’orientation de son enfant, les parents réagissent souvent en disant : «  Avec le Badminton, tu n’arriveras nulle part. Ce n’est pas le Badminton qui va mettre du beurre dans tes épinards ! ». Les quelques réactions sur Masterbad vont dans le même sens, les railleries en plus.

Mon enfant veut s’engager à 200% dans son sport qui occupe toutes ses pensées. Est-ce que je lui rends service si je l’en détourne pour son avenir ? Le badminton est-il toujours si peu rémunérateur ?

En plus du challenge sportif évident, de pousser au plus loin tes limites, de connaître « le haut niveau », de l’impact médiatique, de ta reconnaissance comme personne unique, socialement le jeu en vaut-il la chandelle ?

Masterbad a interrogé le milieu du Top badminton belge et remercie tous ceux qui ont répondu à sa petite enquête. Je n’ai malheureusement pas reçu les informations d’un des acteurs financiers : « Les équipementiers : ça c’est vraiment tabou, les marques détestent dire des chiffres » me disait un intervenant.

Le Salaire :

Comme tu le sais, certains badders bénéficient d’un contrat ACS avec l’ADEPS pour la Communauté française ou avec le BLOSO en communauté flamande. Côte francophone, c’est un contrat renouvelable annuellement, le montant de la rémunération dépend du diplôme en main, donc en fonction du barème. Du côté du Bloso, la rémunération serait de 900€ par mois. Actuellement, Fred Mawet et Wouter Claes sont les deux seuls badders concernés.

Les Frais :

Pour les compétitions à l’étranger, les frais sont pris en charge par la Ligue (Lfbb ou Vbl) : déplacements, inscriptions, et hébergement. Si le déplacement est effectué en voiture personnelle, les frais de kilométrage sont remboursés.

Les contrats avec un club :

Pas de surprise, en Belgique, aucun club belge ne paie ses joueurs. Tout au plus, il y a quelques gratifications en volants ou frais de déplacement.

La France est le pays qui attire le plus les badders belges, bon niveau de compétition et rémunération. En fonction du classement et niveau de jeu, les avantages sont appréciables. De 200€ par mois pour un badder A2, l’indemnité mensuelle peut être de 500 à 1.000€ (compter 10 mois par an). Certains clubs accordent en plus des primes de tournoi en cas de victoire, et/ou la prise en charge des frais de tournois en France à l’étranger. Tatiana Vattier, n°2 française et 35^e mondiale, recevrait 8.000€ par an.

Le Prize money :

En Belgique, les tournois du circuit BBAC offrent environs 250€ pour le vainqueur du simple, et entre 50€ et 100€ pour le vainqueur d’un double (diviser par deux pour les finalistes). La finale du BBAC permet d’accroître son pécule sensiblement.

A l’étranger, certains tournois (de clubs) accordent des primes de bienvenue pour accueillir un joueur du Top.

En fonction du grade de tournoi et de sa situation, les prizes money fluctuent. « Celui qui va gagner le Slovenian ne touchera rien, alors que celui qui gagnera le French touchera peut-être 2.000€ pour un même grade EBU.

Dans les qualifications, tu ne gagnes pas d’argent. Dans les gros tournois, les enveloppes arrivent à partir du 1/8^e de finale.

Les Equipementiers :

Les badders du Top sont tous sous contrat avec l’une ou l’autre marque sportive spécialisée. La « valise » d’équipement varie en fonction du niveau de 500€ de matériel pour un « petit A », elle va jusqu’à 2.000€ par an en matériel pour un international (prix catalogue).

Très récemment, la concurrence a fait que des primes ont été introduites dans les contrats des joueurs du Top avec les marques. Cela commence avec une petite prime mensuelle (+/- 200€ / mois), plus des bonus pour un titre ou une finale en Championnat de Belgique, une finale en internationale, une performance en Grand Prix (par ex, une quart de finale), une sélection olympique et un tour gagné au J.O. Le total de ces bonus laisse espérer aux meilleurs actuels un petit pécule d’environ 2.500€ par an.

Les Sponsors :

Ici, ce sera à celui qui se débrouillera le mieux. Des produits énergisants reçus par cartons, de textiles de grandes marques généralistes, à la banque machin, les contacts personnels détermineront l’avantage à obtenir. Pedro Vanneste en son temps avait obtenu la mise à sa disposition d’une berline française. Certains t’accordent des primes en fonction de tes résultats.

Les Extras :

Si tu officies comme entraîneur dans un groupe de Ligue, tu reçois le même salaire que l’entraîneur (+/- 13€ / heure). Comme entraîneur dans un club ou autres structures, l’heure d’entraînement passera à 40€.

Tu peux être appelé pour une exhibition dans un évènement club ou autres, cela te rapportera de 150 à 200€ la journée.

Conclusion :

« On peut facilement vivre du badminton, la seule question est combien de temps ? Il faut surtout penser en même temps à la reconversion.» me disait un champion.

Les métiers du sport commencent à être développé en Belgique. En France, il y a de nombreuses filières de formation : direction de centre sportif, animateur, dirigeant sportif, etc.

La Lfbb a 4 personnes rémunérées à plein temps (ou presque - hors joueurs), à la Vbl c’est un peu pareil. Le bénévolat connaît ses derniers jours. La gestion des fédérations se professionnalise plus vite que l’entraînement. L’encadrement des jeunes badders nécessitera plus de moyen si on veut arriver à quelque chose.

Dans un monde professionnel où il n’y a plus de certitude, pourquoi ne pas choisir la filière sport et le Badminton ?

Papa, maman, c’est peut-être un rêve, mais il est possible.