13/08/2006

Récupération

Bac d’eau glacée

 

Kim GEVAERT, notre championne d’athlétisme en or à Göteborg aux Championnats d’Europe, explique sa méthode de récupération. Séries qualificatives, demi-finales et finales du 100 m, 200m et relais, la semaine de Kim Gevaert ressemble beaucoup à un programme de tournoi international de Badminton.


Le Soir – samedi 12 août

Comment Kim Gevaert faut-elle pour enchaîner autant de courses en si peu de temps ? En privilégiant la récupération. Pour ce faire, à l’issue de chaque journée, après un petit décrassage et un massage, elle se plonge jusqu’à la taille pendant 7 minutes dans un bac rempli d’eau glacée.

« Cela élimine les toxines, dilate les vaisseaux sanguins et réactive la circulation », précise Rudi Diels, l’entraîneur de la « gazelle ». Gevaert a adopté cette technique depuis 2003 après avoir vu les Américaines l’utiliser lors des Mondiaux de Paris, au village des athlètes.

« Depuis lors, dit Diels, on retrouve ces bacs dans chaque grande compétition ».


Certains ont pu voir le reportage diffusé pendant les J.O. d’Athènes sur la BBC où on voyait Gail EMMS et Nathan ROBERTSON (Médaillés d’Argent en mixte) sortir exténués d’un entraînement et descendre dans un tel bac d’eau glacée.

 

Explication

 

LE FROID POUR SOIGNER, LE FROID POUR RÉCUPÉRER !

 

Appliquer du froid sur une blessure ou un traumatisme est presque un réflexe dans les milieux sportifs. Au-delà du soulagement et de l’effet parfois « magique » de l’éponge glacée, quels sont aujourd’hui les mécanismes, les limites et les perspectives de la cryothérapie.

 

Les effets positifs du froid :

Le froid est efficace en phase aiguë d’une blessure, il favorise une diminution de l’hémorragie et de l’œdème suite à un traumatisme. L’application de glace provoque une vasoconstriction des vaisseaux sanguins, le métabolisme cellulaire est ralenti et l’on observe une baisse de la production de déchets métaboliques et autres toxines. Le froid protège les tissus des effets produits par la réaction inflammatoire. Enfin l’abaissement de la température provoque localement une sorte d’anesthésie qui explique le soulagement ressenti lors du glaçage de la partie endolorie.

Par contre, le froid n’est pas recommandé lors d’inflammations chroniques.

 

Les effets secondaires du froid et les précautions à prendre :

En premier lieu, il existe des risques d’engelures de la peau et de lésions nerveuses superficielles lorsque l’application de glace est trop prolongée ou qu’elle se fait directement au contact de la peau. Il convient d’utiliser un linge humide et de procéder par glaçages successifs de 7 à 8 minutes. (Le froid ne doit pas être appliqué directement sur une plaie ouverte car la cicatrisation nécessite un apport sanguin régulier.)

D’autre part, le froid ne doit pas être utilisé trop longtemps après le traumatisme ou l’inflammation. En effet, dans un second temps la zone endommagée a besoin de nutriments pour travailler à sa reconstruction. Le froid n’est donc plus approprié à ce moment là.

Enfin, après l’application de glace, l’articulation est plus raide, les mouvements perdent en précision et en coordination, si bien que le sportif ne contrôle plus complètement ses gestes. Reprendre son activité à cet instant présente un risque de blessure plus important.

 

Utilisation de la technique d’immersion partielle après un effort très éprouvant :

Depuis quelques années, des sportifs de haut niveau utilisent parfois cette technique pour mieux « encaisser » les microtraumatismes engendrés par des séances d’entraînement difficiles, notamment lors de séances particulièrement longues, intenses et comportant une quantité importante de contractions musculaires excentriques.

La technique consiste à immerger un ou plusieurs membres (en général les membres inférieurs) dans un mélange d’eau du robinet et de glace, la température de l’eau se situant entre 2°et 10°. La durée de l’immersion (qui est d’abord progressive) dépend de la tolérance du sujet et de la température de l’eau. En général, on procède par une succession d’immersions d’environ 30 secondes sur une durée totale de 5’ à 10 minutes.

Ce procédé nécessite une grande motivation et doit être utilisé que s’il est indispensable d’accélérer les processus de récupération lorsque la charge d’entraînement est très importante. D’autre part, le sportif doit progressivement tester ses réactions aux immersions en eaux froides et s’entourer d’un certain nombre de précautions.

La première d’entres elles est de faire attention à ne pas attraper froid. L’état de fatigue avancé dans lequel se trouve le sportif après un entraînement difficile le rend particulièrement sensible et vulnérable. Si l’on a déjà froid avant de rentrer dans l’eau, ce n’est pas la peine d’aller plus loin. Il est aussi souhaitable d’abaisser la température de l’eau progressivement, en rajoutant les glaçons après s’être installé dans l’eau. De plus il est préférable d’être assisté lors d’un tel traitement.

Si par curiosité vous souhaitez essayer l’immersion partielle en eau froide après une grosse fatigue (et que vous n’avez pas de problème cardiaque), il va sans dire que cela sera plus facile l’été. Les sensations qui suivront seront appréciables, mais serez-vous assez motivé pour recommencer en décembre ?

 

Pour en savoir plus : ‘’Agents physiques en réadaptation’ - DeBoeck Université

09:13 Écrit par vincent hecquet | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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