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Gilles Laguesse est parti avec son ami Yulan Tan pour six semaines en Indonésie. Voici ses premières impressions. Si vous le rencontrez en tournoi, n’hésitez pas à l’interroger, Gilles a des choses à te dire.

Gilles Laguesse : Un mois et demi en Indonésie -Epuisant et enrichissant…

L'Indonésie c'est avant tout un pays très pauvre... La crasse et la misère règnent en ville. Par contre, humainement, j'ai été très touché par la générosité et la richesse intérieure de beaucoup d'Indonésiens.

Au point de vue du badminton, sport national là-bas, on peut dire qu'il y a réellement un gouffre entre le "système" que nous connaissons en Belgique et celui qui existe au pays du badminton. Selon moi, tout est dans l’entraînement.

Parlons tout d'abord de la structure des clubs et fédération indonésiens. A la base, il y a les clubs. Les joueurs s'entraînent exclusivement dans leurs clubs, et participent aux tournois au nom de celui-ci. Ce n'est qu'à partir de la catégorie juniors qu'il est possible de rentrer dans l'équipe nationale.

Nous nous sommes entraînés Yulan, Lianne et moi dans le club de Jaya Raya à Jakarta. C'est là qu'ont été formés entre autres Susi Susanti, Candra Wijaya et Tony Gunawan, Alan Budi Kusuma, Markis Kido (champion du monde juniors 2002 en mixte) et d'autres encore. Là où en Belgique on nous demande d'exécuter 6 fois une série de 8 volants en enchaînant Smash et kill au filet, en Indonésie on te demandera la même chose, mais de l'exécuter 10 fois, avec 20 volants. Et on remarquera dans tous les tournois que la différence avec les belges ne se situe pas dans la tête, mais bien dans les jambes... De plus, il y a environ 1 coach pour 4 joueurs par session d'entraînement, ce qui permet évidemment d'accorder plus d'attention aux joueurs.

Il me reste à parler du tournoi auquel j’ai participé du 21 au 26 juillet à Medan, au Nord de l’île de Sumatra. Le niveau de ce tournoi (l’open d’Indonésie juniors) était comparable à celui du championnat d’Asie Juniors, c’est-à-dire au championnat du monde juniors, sans les Danois ou éventuels « gros bras » européens. Le but de notre participation était avant tout de prendre de l’expérience et de profiter de notre séjour en Indonésie pour rencontrer les meilleurs joueurs de ces prochaines années. Nous nous sommes donc inclinés au premier tour. Le vainqueur du tournoi est le chinois Gong Weijie, récent finaliste des championnats juniors d’Asie contre Chen Jin, ce dernier étant déjà sacré champion du monde juniors en 2003. Il remporte le tournoi face à Tommy Sugiarto, jeune joueur d’à peine 17 ans.

    Pour conclure, cette formidable expérience ne fut pas enrichissante que sur le plan sportif, mais également sur le plan mental (se faire battre par des petits de 14 ans c'est pas toujours facile), social, et philosophique. Vivre une telle aventure permet de réfléchir également sur sa situation, celle des autres, et de réfléchir sur sa vie. Je pense que ce voyage m'a assagi et a répondu à bon nombre de mes questions.

Gilles Laguesse, août 2004

Prochainement le compte-rendu complet de son séjour au pays d’Hidayat.