LA BIERE |
La bière aurait-elle des vertus particulières qui expliquent son succès dans les ravitaillements après l’effort ?
Cette question posée lors d’une tablée entre sportifs vous vaudra surement un tas de réponses affirmatives, toujours ponctuées de sonores éructations. Dans la réalité, les choses sont moins monolithiques. Certes, la bière comporte de la levure dotée d’extraordinaires qualités nutritionnelles. Elle est en effet très riche en acides aminés essentiels, dont la leucine qui participe directement aux processus de régénération musculaire. Problème : elle apporte aussi de l’alcool qui, à fortes doses, bloque précisément le processus de synthèse protéique initié par la leucine. De plus, la bière favorise l’excrétion urinaire. Or la réhydratation après un effort est cruciale pour rétablir l’équilibre de l’organisme. Avis aux amateurs de troisième mi-temps ! Et cela d’autant plus que l’alcool est toxique pour le muscle comme en témoigne la myopathie la plus répondue et la moins glorieuse… celle due à l’alcoolisme. C’est pourquoi on dit généralement qu’une cuite après l’effort double pratiquement la période de récupération ! Surtout si l’on empiète sur son temps de sommeil. Rappelons que l’hormone de croissance nécessaire au remodelage musculaire est sécrétée pendant la nuit et que donc seul un sommeil de qualité permet de récupérer des efforts de la journée. Une question existentielle (Sport & Vie n°133 – juillet-août 2012)
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